Gaia s first asteroid discoveriesLe satellite Gaia, lors de ses balayages en rotation, mesure toutes les sources lumineuses de magnitude plus brillante que 20.7 et, parmi ces sources, il détecte des objets mobiles par rapport aux sources fixes. Ce sont essentiellement des astéroïdes. Le catalogue DR2 (deuxième Data Release) avait ainsi publié en avril 2018 les observations Gaia de plus de 14 000 astéroïdes réalisées entre 2014 et 2016. Le prochain catalogue complètera cet échantillon par de nombreux autres astéroïdes. Mais il existe aussi des publications en continu des détections par Gaia d'astéroïdes non encore connus ni catalogués. Ces détections font l'objet d'alertes qui sont régulièrement émises vers le réseau d'observatoires "Gaia-FUN-SSO" via le site web https://gaiafunsso.imcce.fr pour susciter un suivi au sol de ces nouveaux objets.

Ce réseau d'observatoires au sol réagit à ces alertes pour valider les détections dans l'espace. Ainsi depuis fin 2016 (voir un exemple), plus de 120 astéroïdes ont été détectés et validés. Ce sont essentiellement des objets de la ceinture principale située entre Mars et Jupiter. Les positions mesurées par Gaia et au sol sont envoyées au Minor Planet Centre qui, sous l'égide de l'Union Astronomique Internationale (UAI), concentre toutes les observations réalisées au niveau international et affecte aux objets nouveaux des désignations.

Récemment, trois objets (2018 YK4, 2018 YL4, 2018 YM4) ont ainsi reçu des désignations et, contrairement à de nombreuses autres détections, Gaia a été le premier à les observer. Ces détections ont été validées au sol par des observations faites à l'Observatoire de Haute-Provence. L'agence spatiale européenne (ESA) a publié le 29 avril 2019 un cummuniqué sur ce sujet.

Le système des alertes et la validation de ces détections d'objets nouveaux sont le fruit d'un travail international qui implique le groupe CU4-SSO du consortium Gaia DPAC, les ingénieurs du DPCC-CNES en charge du traitement initial des données Gaia, les observateurs des observatoires en particulier : Observatoire de Haute-Provence, Kyiv Comet station, Odessa-Mayaki, Terskol, C2PU-Calern-Observatoire de la Côte d'Azur, LCOGT-Las Cumbres Observatory Global Telescope Network.

A l'Observatoire de la Côte d'Azur, Benoît Carry est le responsable de la diffusion des alertes vers la communauté, dès qu'une découverte potentielle d’astéroïde se produit, dans le cadre du réseau international Gaia-Follow Up Network- Solar System Objects (Gaia-FUN-SSO). C'est la partie émergée de l'iceberg du traitement journalier des données Gaia. Suite au traitement particulier pour les astéroïdes potentiellement nouveau, le système prédit automatiquement la position de la découverte potentielle dans les jours/semaines à venir et les diffuse via le service Web : https://gaiafunsso.imcce.fr/.

Federica Spoto, experte en mécanique céleste, intervient quand des observations au sol sont effectuées et vérifie si l'objet observé correspond à celui vu par Gaia. Si la vérification est positive, elle envoie les mesures au Minor Planet Center où la découverte est vérifiée.

Paolo Tanga est le responsable du traitement des objets du système solaire au sein du consortium Gaia. Il pilote le groupe européen de scientifiques qui ont mis en place les algorithmes pour extraire la position des astéroïdes dans les données Gaia.

L'OCA participe aussi directement aux observations du réseau Gaia-FUN-SSO avec le télescope C2PU et, dans le cadre d'une collaboration étroite avec les laboratoires IMCCE et SYRTE de l'Observatoire de Paris et l'Institut d'Astrophysique de Paris, avec l'utilisation du télescope T120 de l'Observatoire de Haute Provence.